Formée au dessin à l’Académie Royale des Beaux-arts de Bruxelles, je m’initie à la gravure à l’Académie d’Ixelles.
Je rejoins en 2010 l’atelier de gravure La Main Gauche à Toulouse dont j’intègre le Collectif et y enseigne la gravure jusqu’en août 2016.
Je suis aujourd’hui installée à Sainte-Croix Volvestre, en Ariège, où je dispose d’un atelier de gravure. J’y initie des projets collectifs, des rencontres avec d’autres artistes et artisans des métiers de l’art et du livre et y propose des ateliers et des stages pour adultes et enfants.
D’autre part, une petite presse et un matériel transportable me permettent de me déplacer dans différents lieux afin d’y proposer des interventions, démonstrations, atelier et stages dans des lieux institutionnels, associatifs, publics ou privés (milieux scolaire, hospitalier, bibliothèque, librairie, etc.).
Démarche artistique:
artiste graveuse, son geste qu’elle qualifie d’intuitif l’entraîne dans un corps à corps avec le support, la matrice. Apparaissent alors des tracés, des empreintes, des accidents graphiques qu’elle sait observer, interroger et transformer.
Comme des strates géologiques, minérales ou végétales, la matrice gravée lui révèle la mémoire et l’épaisseur du temps.
Parce que la gravure est un corps à corps avec la matrice, une fouille dans ses entrailles, elle révèle couche après couche sa mémoire et sa matière et les fait remonter à la surface par le biais de multiples interventions chimiques et alchimiques.
La taille devient trace et s’inscrit dans la mémoire du temps.
Inspiration
Ma recherche s’appuie sur le principe de vie qui compose toute chose.
Je parle avant tout du vivant, de l’organique, de ce qui respire et se transforme.
Je parle des différents règnes, de l’être minéral, de l’être végétal, de l’être animal et de l’être humain.
Je parle de leur rencontre et leur interaction, du lien qui se tisse à chaque instant entre eux.
Je parle de la plus petite chose comme de la plus grande.
J’évoque et j’invoque chaque micro mouvement contenu dans le mouvement.
Je parle de l’intime, depuis le dedans des choses, de leurs intériorités.
Telle une écriture intuitive, il s’agit d’un langage silencieux, qui se construit et se réalise dans le silence.
Je donne à voir non pas la forme physique et finie des choses, non pas celle qui se manifeste par l’apparence et ses contours mais la part abstraite de ces mêmes choses, cette part impalpable et intérieur.
La matière subtile qui met en mouvement toute vie.
Le souffle qui la traverse.
Je parle de l’air et de l’éther, de l’eau et du feu, de la terre.
Des élémentaires.
De tous les petits êtres qui habitent les espaces-temps non linéaires.
Des incarnations muettes,
Des présences vacillantes,
En expansion et en retenue,
Qui exhalent de la surface du papier en même temps qu’elles sont absorbées par elle.
Expiration
« Souvent en suspension les créations d’Ekin flottent, ondulent, se meuvent dans un souffle,
celui du regardeur.
En suspension, le sens, le tracé..
Ici l’évocation de la danse de la main et de ce geste qui exprime, plus qu’il n’explique la profondeur des sensations, des sentiments »
Ludivine Moreno
Le Temps a différentes façons de se manifester dans la matière et par elle
Il a une mémoire qui lui est propre
Le temps n’est pas linéaire
Il a une épaisseur
Il opère par strate, par couche
Mémoire subtile, primaire, archaïque qui s’incarne et se matérialise par le biais de la gravure
Le temps a une épaisseur
Fouille géologique dans les strates de la matrice afin d’en révéler la mémoire
Geste intuitif qui ne fait pas appel à l’effort
Telle une écriture, un langage souterrain
Le Temps s’imprime dans la matière,
Y laisse l’empreinte de son passage,
De sa transformation
Passage