Formée au dessin à l’Académie Royale des Beaux-arts de Bruxelles, je m’initie à la gravure à l’Académie d’Ixelles.
Je rejoins en 2010 l’atelier de gravure La Main Gauche à Toulouse dont j’intègre le Collectif et y enseigne la gravure jusqu’en août 2016.
Je suis aujourd’hui installée à Sainte-Croix Volvestre, en Ariège, où je dispose d’un atelier de gravure. J’y initie des projets collectifs, des rencontres avec d’autres artistes et artisans des métiers de l’art et du livre et y propose des ateliers et des stages pour adultes et enfants.
D’autre part, une petite presse et un matériel transportable me permettent de me déplacer dans différents lieux afin d’y proposer des interventions, démonstrations, atelier et stages dans des lieux institutionnels, associatifs, publics ou privés (milieux scolaire, hospitalier, bibliothèque, librairie, etc.).
Parce que la gravure est un corps à corps avec la matrice, une fouille dans ses entrailles, elle révèle couche après couche sa mémoire et sa matière et les fait remonter à la surface par le biais de multiples interventions chimiques et alchimiques.
La taille devient trace et s’inscrit dans la mémoire du temps.
J’ai commencé à travailler la gravure pour aller explorer, creuser, découvrir mes intériorités.
Dans le geste de la gravure, la matière est enlevée, extraite, elle me connecte à ce qui est au plus profond de moi.
L’application de la couleur par ajout s’est faite à posteriori.
Rehausser mes gravures et faire se rencontrer ces différentes
dimensions en créant des interstices, des transparences, des espaces qui donnent à voir entre les lignes, entre le gravé et l’aplat de couleur; donnent à l’œuvre une dimension plus profonde, invitant
à passer entre les strates.
Peu à peu, mon travail est devenu plus léger, comme si les couches inférieures une fois creusées et traitées, s’étaient guéries, cicatrisées.
Le geste moins profond, les formes s’adoucissent, s’arrondissent.
Depuis peu, je commence à coudre le papier, à venir lier, comme pour réparer, suturer la plaie qui a été ouverte.
A présent, je compose mon propre papier en fibres végétales, intégrant ainsi à ma démarche la création du support, du corps qui accueillera l’âme de mon travail.
Des profondeurs de mes entrailles à la surface du papier..
« Souvent en suspension les créations d’Ekin flottent, ondulent, se meuvent dans un souffle, celui du
regardeur.
En suspension, le sens, le tracé..
Ici l’évocation de la danse de la main et de ce geste qui exprime, plus qu’il n’explique la profondeur des sensations, des sentiments » Ludivine Moreno